La structuration d’un parcours de santé des enfants avec TSLA en trois niveaux a été préconisée par un groupe de travail de la Commission Nationale de la naissance et de la santé de l’enfant. Ce parcours pouvant faire intervenir une multiplicité d’intervenants, les prises en charge nécessitent d’être coordonnées.

       L’intensité et la durabilité (3 à 6 mois) de difficultés d’apprentissages scolaires et/ou dans la vie quotidienne et sociale d’un enfant et l’absence ou l’insuffisance de réponse aux mesures pédagogiques ou de guidance parentale qui ont été entreprises nécessitent l’entrée de cet enfant dans un parcours de soin structuré.

       Le repérage s’appuie sur des observations et l’utilisation de questionnaires d’aide au repérage à remplir par les familles, d’outils étalonnés pour les enseignants, et la réalisation par les médecins de ville des examens médicaux obligatoires des enfants de la naissance à 6 ans et, après 6 ans, d’examens précis aux âges clés tels que préconisés dans la carnet de santé.

       En cas de trouble avéré, la prise en charge de l’enfant est organisée sous forme de parcours de soins coordonné et gradué en fonction de la complexité de la situation.

       Ce parcours est structuré en trois niveaux de recours, en réponse au degré de complexité de la situation de l’enfant. De critères de passage d’un niveau de recours à l’autre ont été proposés par l’HAS afin d’aider à l’orientation la mieux appropriée en étant toujours attentif à la nécessité d’assurer une fluidité entre ces niveaux et une continuité de soins.

Le 1^er niveau :

• • • Il concerne les situations simples prises en charge en proximité par le médecin de l’enfant (généraliste ou pédiatre) et l’orthophoniste si le trouble concerne le langage et quelquefois par l’ergothérapeute ou le psychomotricien pour l’écriture ou les habilités motrices. Un lien devra se mettre en place entre ces professionnels et le médecin de l’éducation ou de la PMI.
      
      
    • Les troubles relavant du 1^er niveau sont caractérisés par une symptomatologie simple n’ayant pas suffisamment évolué avec les mesures pédagogiques.
      
      
    • Le diagnostic de TSLA peut être posé facilement (signes d’appel évidents) et nécessite une prise en charge rééducative. Tous les professionnels de proximité concernés travaillent en coordination autour du projet thérapeutique de l’enfant.

Le 2^ème niveau

• • • Il s’adresse à des situations complexes nécessitant une synthèse et une coordination faisant intervenir plusieurs professionnels
      
      
    • Le niveau 2 est sollicité lorsque le diagnostic est difficile: complexité de l’analyse de la symptomatologie, comorbidités (association de troubles) ou lorsque la réponse à la prise en charge de niveau 1 est insuffisante.
      
      
    • Le niveau 2 mobilise des équipes spécialisées pluridisciplinaires de proximité :
      • Médecin spécialisé dans les TSLA (responsable du projet de soins
      • Des psychologues et rééducateurs formés aux TSLA
      • L’équipe assure l’évaluation le diagnostic, les préconisations de soins et d’aides, le suivi et le lien avec l’école.

Le 3^ème niveau :

• • • Il concerne les situations les plus complexes relevant de l’expertise des Centres de Référence des Troubles du Langage et des Apprentissages (CRTLA)
      
      
    • Ces centres sont attachés à des équipes hospitalières universitaires et assurent trois missions : consultations multidisciplinaires très spécialisées, recherche clinique et formation.
      
      
    • Il n’existe pas de définition universelle des situations dites « très complexes ». La réponse à apporter à chaque situation particulière dépendra, localement, pour chaque territoire de santé, des concertations et de l’articulation des différents professionnels selon les spécificités de chacun (maintien en niveau 2 sans recours au niveau 3, passage direct du niveau 1 au niveau 3,…)

Une réflexion au niveau régional est actuellement en cours pour la création d’un CRTLA à La Réunion.

Le schéma ci-dessous reprend l’ensemble de cette articulation (étapes du diagnostic, acteurs, outils de coordination,…) et montre les liens entre les secteurs pédagogique et de la santé, le parcours de soin et la scolarité étant étroitement liés.